& les Chroniques
Express
White Canyon and The 5th Dimension
"Spectral Illusion"

"Spectral Illusion"
[Necio]
par Bertrand Hamonou
DATES | Sorti le 2 avril 2021 | Publié le vendredi 6 août 2021
ET ALORS | Inutile d’y aller par quatre chemins : "Spectral Illusion", le très addictif second album de White Canyon and The 5th Dimension est un authentique album de guitares, tour à tour domptées et douces, puis sauvages et rugueuses, qui serpentent sur le sinueux chemin du rock psychédélique et du post punk minimal que le groupe s’est choisi. C’est un album qui se faufile entre mystère et mystique, qui parle de légendes et de l’au-delà, de fantômes, de spectres et de serpent qui se mord la queue, et dont la pochette illustre à merveille le propos. Dans cette brume orchestrée par les guitares nerveuses et les cymbales d’une batterie bestiale, l’on croit reconnaître la voix de Jim Reid sur une obscure face B compilée sur le "Barbed Wire Kissed" de The Jesus and Mary Chain. Mais "Spectral Illusion" sait être autre chose de plus sournois, de plus inquiétant et de plus perçant aussi, grâce à cette rythmique qui semble se caler sur le souffle court d’un animal nocturne en chasse, comme sur le magnifique "Endless Sea" de neuf minutes. Organique, impulsive et instinctive, telle est la musique de ce duo brésilien mixte extrêmement discret mais diablement efficace, capables de produire un disque surprenant, si mystérieux, lancinant et enivrant.

Mono
"Nowhere Now Here"

"Nowhere Now Here"
DATES | Sorti le 25 janvier 2019 | Publié le mercredi 13 février 2019
POURQUOI | Mono
ET ALORS | Il y a chez MONO une sensibilité et une mélancolie que l'on ne retrouve nulle part ailleurs, de sorte que le plus célèbre des groupes japonais semble dépositaire d'une forme de poésie ancestrale qu'il se doit de la perpétuer album après album. De fait, leur musique est intemporelle et dépasse largement le cadre même du disque, puisqu'elle s’apparenterait facilement à une conversion musicale du nombre d’or, cette proportion universelle qui définit la beauté. Les mélodies de "Nowhere Now Here" sont comme toujours intimes et dramatiques à la fois, suivant cet ordre de construction qui va crescendo, comme un nuage que l'on voit approcher au loin avant le véritable orage qui balaye absolument tout. Car c'est bien cela que l'on retrouve inlassablement chez MONO : une certaine mise en scène de l'avènement des furies. Et le plus incroyable, c'est que cela fonctionne à chaque fois.








